Êtres-fées : les Elfens

Publié le par Morgan

« Légers et dur, droits et insaisissables,

Ainsi s'en vont les vents de passage. »

Extrait du Livre ciel de Taliesin

 

Les Elfens de l'Air sont de toutes les fées les plus mêlées à la société humaine. Selkies et Masques refusent clairement d'y appartenir, Spectraux, Sylphes et Feux Follets s'y joignent occasionnellement, mais les Elfens sont les seuls à en faire majoritairement partie. Cette association spontanée à la société humaine vient de la structure sociale même des Elfens : résolument nomades, ils voyagent en groupes qui se font et se défont au gré des rencontres, des souhaits et des affinités de chacun et ne profondément attachés à rien, sinon à leur liberté. Comme les Selkies, ils ont une forte tradition guerrière et un grand sens de l'honneur et du devoir, mais à leur inverse, les jeunes Elfens sont éduqués par les mâles et non par les femelles, ce qui leur confère en outre la discipline, la rigueur et le sens de la hiérarchie qui font si cruellement défaut aux fées de l'Eau, demeurées sauvages. Ces qualités font des Elfens les fées les plus utiles pour les humains. On les trouve notamment en nombre dans les milices de l'Orient Express, la grande voie de chemin de fer qui traverse l'Eurasie, ainsi que parmi les courriers des aristocrates ou, plus exceptionnellement, dans les Services Alternatifs, où les poussent naturellement leur besoin de justice et de droiture.

Sous leur forme pure, les Elfens perdent leurs jambes au profit d'une queue qui rappelle celle des chauve-souris et leurs ailes, membraneuses, se déploient dans leur dos, leur conservant l'usage des bras. Sous leur forme humaine, ils sont reconnaissables à leur taille remarquable, jamais en-deça du mètre quatre-vingt-dix, et leur minceur qui frise parfois la maigreur. Toujours, ils conservent une vue d'une précision extrême, et les rumeurs populaires veulent que seuls les Chats-lune peuvent, de nuit, les surpasser. Leur rapidité est également caractéristique : leurs mouvements sont parfois trop vifs pour l'œil humain, et ils rattrapent à la course les véhicules motorisés ou les rames de l'Orient Express. La plupart d'entre eux affectionnent encore les cheveux longs, voire très longs, qu'ils ont souvent lisses et clairs, mais ils sont de plus en plus nombreux à se les couper, pour obtenir un air plus civilisé qui leur permet une meilleure intégration dans la société humaine.

 

Extrait du second tome de l'Encyclopédie Universelle, article "Elfen", édition de 1971.

Publié dans Encyclopédie

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